L''Europe entre démocraties et régimes totalitaires
Connaissances
L’EUROPE ENTRE DEMOCRATIES ET REGIMES TOTALITAIRES (1918-1945)
Comment les régimes totalitaires menacent-ils les démocraties dans l’Europe de l’entre-deux-guerres ?
I. LES REGIMES TOTALITAIRES DANS LES ANNEES 1930
A. De Lénine à Staline, la construction totalitaire du régime soviétique
La révolution d’octobre 1917 permet à Lénine et les Bolcheviks de mettre en place une société communiste, égalitaire, sans classes sociales, en prenant des mesures autoritaires :
- la propriété privée est supprimée et les moyens de production sont nationalisés (banques, usines)
- les opposants sont traqués avec la création d’une police politique (Tchéka)
- tous les partis sont interdits sauf le Parti communiste.
En 1922, ils créent un état fédéral : l’URSS.
Après la mort de Lénine (1924), Staline s’impose comme son unique héritier à la tête de l’URSS.
A partir de 1929, lors du « Grand Tournant », Staline met en place des réformes économiques, les plans quinquennaux :
- il impose la collectivisation des terres en obligeant par la force les paysans à entrer dans les kolkhozes (fermes collectives). Les koulaks sont expropriés (dékoulakisation).
- il nationalise les entreprises industrielles et commerciales.
- il privilégie les industries lourdes (ex : sidérurgie) et d’armement pour que l’URSS devienne une grande puissance.
Très vite, l’URSS devient un régime totalitaire dirigé par Staline en instaurant la Grande Terreur (1937-1938) :
- Il impose la collectivisation des terres par la terreur et la répression.
- Ses opposants (ex : Koulaks, adversaires politiques, responsables du PC et de l’Armée rouge) sont envoyés dans les camps du Goulag en Sibérie ou exécutés par la police politique (Guépéou puis NKVD).
B. Le régime totalitaire nazi
Dans Mein Kampf (1925), Hitler expose son idéologie nationaliste, antisémite et raciste : le nazisme qui se résume en un slogan, « Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer » (un peuple, un empire, un guide).
Pour lui, les Allemands appartiennent à une race supérieure (les Aryens) ; ils doivent suivre un guide et conquérir militairement un espace vital.
Affaiblie par le traité de Versailles, la crise économique de 1929 et la montée du chômage, l’Allemagne se tourne vers le parti nazi (NSDAP) qui progresse aux élections (rempart face au communisme). Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le président Hindenburg.
Très vite Hitler installe sa dictature : suppression des libertés individuelles, des syndicats et des autres partis ; seul le parti nazi est autorisé. Hitler est le maître absolu du Reich ; un culte de la personnalité lui est voué. La société allemande est contrôlée par la censure, la propagande et les organisations du parti nazi (ex : Jeunesses hitlériennes). Des autodafés sont organisés.
La Gestapo et les S.S. sèment la terreur : ils persécutent et envoient les opposants dans des camps de concentration (ex : Dachau).
L’Etat nazi est antisémite. En 1935, les lois de Nuremberg privent les juifs de la citoyenneté allemande. Ils subissent aussi des boycotts, de la violence… (ex : Nuit de Cristal en 1938).
Pour préparer la guerre et agrandir son espace vital, Hitler viole plusieurs points du traité de Versailles :
- restauration du service militaire (1935)
- remilitarisation de la Rhénanie (1936)
- développement de l’industrie d’armement : chars…
A partir de 1938, il lance une politique d’annexion :
- annexion de l’Autriche : l’Anschluss.
- invasion de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, le 1er septembre 1939. Cette politique agressive provoque le déclenchement de la Seconde guerre mondiale.
II. L'EXPERIENCE DEMOCRATIQUE DU FRONT POPULAIRE
En novembre 1917, le départ des socialistes marque la fin de l’Union sacrée*.
Dans ce contexte, G. Clemenceau est investi Président du Conseil et ministre de la Guerre.
Les bilans démographiques (1,4 M de morts et 1 M d’invalides) et économiques (dégâts, baisse de la production...) sont lourds.
A la signature de l’armistice à Rethondes, le 11 novembre 1918, la France est victorieuse mais meurtrie.
La crise est tout d’abord économique et sociale. Cette crise est née aux Etats-Unis en 1929 et touche la France en 1931.
Elle entraîne une baisse de la production et une forte hausse du chômage.
La crise est aussi politique. Les scandales politico-financiers (affaire Stavisky) et l’instabilité ministérielle favorisent l’antiparlementarisme des ligues d’extrême droite (ex : Solidarité française, Croix de feu ...).
Le 6 février 1934, les ligues organisent une manifestation contre la République parlementaire (elles veulent un pouvoir autoritaire) qui tourne à l’émeute.
En réaction, les partis de gauche (PCF, SFIO, Radicaux) décident de s’unir contre la menace fasciste et forment une alliance : le Front populaire dont le slogan est : « Le pain, la paix, la liberté ».
Le Front populaire remporte les élections législatives de mai 1936 : Léon Blum devient président du Conseil.
En réaction, un vaste mouvement de grève se développe, accompagné d’occupations joyeuses des usines afin de faire pression sur le gouvernement et les patrons pour qu’ils engagent des réformes.
Léon Blum et son gouvernement procèdent à différentes réformes économiques et sociales :
Texte long Démocraties et totalitarismes en Europe durant l'entre-deux-guerres
Date de dernière mise à jour : 21/05/2023